2000 ans pour venir à bout des passoires thermiques, vrai ou faux ?

Publié le 29 Décembre 2023

François Ruffin, député La France insoumise du département de la Somme, estime la fin de la rénovation globale des passoires énergétiques à deux millénaires. Un avis qui redonne de l’actualité à l’épineuse question du respect du calendrier de la rénovation énergétique performante des logements les plus énergivores.

Les circonstances de l’avis du parlementaire

C’est à travers son compte X (naguère Twitter) que François Ruffin s’est exprimé, mardi 7 novembre 2023, sur la question du calendrier de rénovation des passoires thermiques. Aux dires du député, le calendrier de rénovation des logements énergivores ne peut être atteint que d’ici 2000 ans. Il en veut pour preuve le nombre de rénovations performantes réalisé annuellement, lequel est, selon lui, de 2 500 par an, alors que la France compte quelque 5 millions de passoires énergétiques.

Un avis vrai, quoique caduc

Le rythme des rénovations performantes jusqu’en 2021 pouvait effectivement porter à deux millénaires la rénovation de l’ensemble du parc immobilier énergivore de France. La bonne nouvelle cependant, c’est que le rythme des rénovations a connu une véritable hausse en 2022, par rapport à 2021. La cadence a changé. Elle est allée dix fois plus vite, avec 23 700 logements sortis du rang des passoires énergétiques. Avec le rythme actuel des rénovations énergétiques, il ne faudrait pas 2000 ans, mais 220 ans pour en venir à bout de toutes les passoires énergétiques.

Un pas de géant, mais avec une lente accélération

Il est vrai que des efforts ont été fournis pour améliorer le nombre de rénovations énergétiques performantes. Des défis colossaux restent cependant à relever. Des dispositions sont d’ailleurs prises par l’Exécutif pour, d’une part, améliorer l’accès des ménages aux aides publiques et, d’autre part, proposer des mesures d’accompagnement adaptées aux projets de rénovation énergétique. L’audit énergétique en Occitanie comme ailleurs permet par exemple aux ménages de savoir avec exactitude quels scénarios de travaux leur permettront de gagner plusieurs classes énergie au DPE.